ATHLÈTE | UN DOUBLE OLYMPIEN VIT L’UNE DE SES PLUS BELLES EXPÉRIENCES EN CARRIÈRE EN PARTICIPANT AU MARATHON DE NEW YORK

Source et crédit photo : Le Journal de Montréal | AFP | [Extrait] Le Journal de Montréal, Richard Boutin, 4 novembre 2025

Si les crampes l’ont ralenti et qu’il a envisagé un court moment de se retirer au 25e kilomètre parce qu’il n’avançait plus, le double olympien Charles Philibert-Thiboutot est comblé par sa participation au marathon de New York.

Le spécialiste du 1500m range sa participation au marathon de New York, dimanche, parmi ses meilleurs souvenirs en carrière. «Ce fut une expérience exceptionnelle au même titre que mes participations aux Jeux olympiques de Rio et de Paris ainsi que les nationaux de cross-country universitaire avec le Rouge et Or, où la compétition par équipe rendait le tout très spécial, a-t-il raconté. Dans les quatre cas, l’événement transcende la performance personnelle. L’excitation et la fébrilité ressenties dans ces événements ne se comparent pas aux autres compétitions auxquelles j’ai participé.»

Dès qu’il est débarqué dans la Grosse Pomme quelques jours avant le coup de départ, l’athlète de 33 ans, dont c’était la dernière compétition en carrière, a senti quelque chose de spécial.

«Ce n’est pas arrivé souvent que je sois aussi excité et fébrile, a-t-il confié. De me retrouver dans la plus grosse ville au monde pour célébrer la course à pied, c’est un gros honneur. Plusieurs m’avaient dit que l’ambiance au marathon de New York était exceptionnelle et ils avaient raison. J’étais heureux de me retrouver parmi les 55 000 coureurs au départ.»

«Au départ, sur le pont de Staten Island, six hélicoptères volaient au-dessus de nous, poursuit le demi-finaliste à Rio et à Paris. C’était surréel et plus gros que nature d’être entouré de deux légendes de la course à pied [Eliud Kipchoge et Kenenisa Bekele] qui sont sur le point de prendre leur retraite. L’arrivée sur la 5e Avenue jusqu’à Central Park, c’était incroyable avec tous les gens massés le long du parcours.»

Les crampes n’ont pas gâché son expérience
Les crampes ont bousillé sa performance, mais pas son expérience. «Je me suis élancé avec le peloton élite, qui comptait 30 coureurs, a-t-il expliqué. Je me sentais bien et j’ai maintenu la même cadence. À la mi-parcours, j’ai comblé l’écart qui me séparait des meneurs. Je me sentais bien et plein d’énergie. J’ai même pensé réussir un chrono de 2h10min.»

La sauce s’est toutefois gâtée cinq kilomètres plus loin. «En raison des crampes, j’avais de la difficulté à mettre un pied devant l’autre, a-t-il raconté. Parce que j’ai tellement ralenti, mon seul objectif était de terminer. Dans les derniers 17 kilomètres, je saluais la foule et je prenais des photos dans ma tête. Il n’y avait pas d’autre manière de réagir. Je ne pouvais pas être fâché de ma performance. Au plus fort des crampes, j’ai marché pendant quatre, cinq secondes et je me suis demandé si j’allais terminer.»

La présence de ses proches dans les gradins à l’arrivée l’a motivé à poursuivre. «J’étais vraiment, vraiment content que ma famille soit présente pour m’encourager et j’ai donné la main à ma mère et à mon frère avant de traverser la ligne d’arrivée, a-t-il exprimé. J’étais vraiment fier. Le rideau tombait sur ma carrière et j’envoyais un message à mon corps qu’il pouvait enfin prendre un vrai repos.»

Philibert-Thiboutot a franchi la ligne en 2h26min. Il est maintenant de retour en France, où l’attend sa deuxième carrière, qu’il a débutée il y a un mois tout en conciliant sa préparation pour New York.
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