DÉFI | UNE MÈRE ET SA FILLE DE 12 ANS AU DÉPART DU DEMI-MARATHON À MONTRÉAL
Source et crédit photo : Radio-Canada | Ludmila Pikulik | [Extrait] Radio-Canada, Raphaël Massoud, 20 septembre 2025
Ce dimanche, sur la ligne de départ du demi-marathon à Montréal, un duo attirera sans doute l’attention. Main dans la main, Ludmila Pikulik et sa fille Nalya, 12 ans, prendront part à l’épreuve de 21,1 kilomètres.
La jeune Nalya n’en est pas à ses débuts dans cette épreuve. Cette jeune fille, à 8 ans, complétait déjà son premier 5 km. À 9 ans, elle passait au 10 km. Puis, à seulement 10 ans, elle a réussi son premier demi-marathon, de Bonneville à Lachine, en 2 h 9 min.
Deux ans plus tard, elle court désormais au même rythme que sa mère et se prépare pour son troisième demi-marathon.
« J’aime bien l’adrénaline quand je cours, j’aime ça voir les paysages quand je cours. Mais aussi, j’aime le sentiment d’avoir un courant, de ne jamais vouloir m’arrêter », raconte Nalya, enthousiaste.
« Je me dis que je suis probablement la seule petite fille de mon âge qui est en train de courir. C’est vraiment amusant comme sentiment. »
La jeune Montréalaise vise encore plus haut. Dès l’an prochain, elle espère courir son premier marathon complet, pour la 34e édition du marathon de Montréal, qui a lieu annuellement depuis 1979.
« Quand j’étais plus jeune, je réussissais chaque fois que je me lançais un défi. Lorsque j’ai voulu courir mon premier 5 km, j’ai réussi. Lorsque j’ai couru mon premier 10 km, j’ai réussi. Donc, je pense que je vais être capable de faire un marathon. »
Pour sa mère Ludmila, chaque départ est un moment particulier.
« C’est toujours quelque chose, au début de la course, parce qu’elle n’est pas particulièrement grande, raconte-t-elle. On se tient la main pour le départ, parce que je me dis : « Les gens n’ont pas l’habitude de voir des petits. »
« Les coureurs sont plus impressionnés et trouvent ça le fun. Mais de temps en temps, il y a quelqu’un qui va me dire : « Ouais, mais elle ne devrait peut-être pas », ajoute Ludmila Pikulik.
« On n’a pas l’habitude de voir des jeunes faire de longues distances. »
Un exercice dangereux pour les jeunes?
Officiellement, le site de l’événement recommande un âge minimal de 18 ans pour participer à un demi-marathon, même si aucune règle n’empêche les plus jeunes d’y prendre part. Nalya court d’ailleurs dans la catégorie des 19 ans et moins.
Autre lieu, autres mœurs : à Ottawa, la limite est fixée à 16 ans, ce qui a empêché la jeune Nalya de s’y inscrire.
Selon le pédiatre spécialiste de médecine sportive Jérôme Ouellet, cette restriction n’est pas justifiée, et il n’y a rien d’alarmant à voir des enfants prendre part à ce type d’épreuve.
« Les gens vont avoir des inquiétudes par rapport aux enfants qui vont participer à des épreuves d’endurance comme des marathons et des demi-marathons. Souvent, c’est basé sur de mauvaises conceptions, parce qu’au final, la science médicale est extrêmement claire. » Une citation deJérôme Ouellet, pédiatre spécialiste dans la médecine du sport
« Dans la littérature médicale, il y a un énoncé de principe de l’Association américaine de pédiatrie qui dit clairement que tant que l’enfant a du plaisir, tant qu’il s’entraîne de la bonne façon et qu’il ne ressent pas de douleur, il n’y a rien qui empêche ces enfants-là de se préparer à de tels événements et d’aller courir », indique-t-il.
« Ce que j’explique souvent aux parents, c’est qu’on y va progressivement. Ce n’est pas un bouton « on » et « off ». Si les signaux du corps sont bons, c’est là qu’on peut augmenter les distances », résume M. Ouellet.
« Les équipes de gymnastique ou de natation, des enfants plus jeunes qui s’entraînent de six à sept fois, deux ou trois heures à la fois, personne ne dit rien », note pour sa part Ludmila Pikulik.
Depuis son premier demi-marathon à Lachine en 2022, Nalya a toujours couru ses épreuves aux côtés de sa mère. Elles prennent le départ main dans la main et franchissent aussi la ligne d’arrivée ensemble.
Dimanche, elles vivront à nouveau cette expérience unique, au cœur du marathon de Montréal.
Avec les informations d’Olivier Pellerin