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ATHLÈTE | LA COURSE À PIED, UNE PLANCHE DE SALUT POUR CET EX-CHAMPION CANADIEN DE BOXE

Source et crédit photo : LE JOURNAL DE QUÉBEC | ÉRIC MARTEL-BAHOELI | DIDIER DEBUSSCHÈRE | [Extrait] LE JOURNAL DE QUÉBEC, Kévin Dubé, 17 avril 2025

La course à pied, une planche de salut pour cet ex-champion canadien de boxe qui avait touché le fond du baril.

Un ancien boxeur de Québec de 43 ans qui a touché le fond du baril en 2019 s’est lancé dans la course à pied… plutôt que de courir à sa perte. Et il n’a jamais été aussi heureux.

Pourtant, le bonheur était bien loin d’habiter Éric Martel-Bahoeli il y a six ans à peine. Une importante dépression, notamment causée par les nombreux coups à la tête reçus dans sa carrière de boxeur, l’a fait sombrer dans la consommation d’alcool et de drogue. Les huissiers étaient également à ses trousses.

Bref, il était au fond du baril jusqu’au 1er juillet 2019, lorsqu’il a décidé que c’en était assez.

Ironiquement, c’est une période que plusieurs se remémorent comme négative qui aura aidé l’ancien champion canadien des poids lourds à chasser ses démons un à un: la pandémie. Cette pause mondiale l’a non seulement forcé à quitter le monde de la vie nocturne, mais elle l’a aussi poussé à faire une introspection. Motivé par le conférencier motivateur David Goggins ainsi que par le coureur et conférencier Blaise Dubois, il a commencé la course à pied.

Ce qui a commencé par un cinq kilomètres (km) par jour est devenu une véritable passion, qui a changé sa vie. Depuis, il a couru trois marathons et 15 demi-marathons, en plus de réaliser le tour de l’île d’Orléans (67 km) à quatre reprises. En 2024, il a parcouru 2923 km au total.

Une nouvelle mentalité

En plus de lui permettre d’atteindre un niveau de forme physique inégalé, même lors de sa carrière de boxeur, la course lui a permis de trouver la recette du bonheur.

«Ma blonde rit de moi avec ça, mais une de mes plus grandes fiertés, c’est de me lever à 5h le matin et d’aller courir en voyant le soleil se lever. Avant, je me couchais à cette heure-là.

«Pour moi, le bonheur est dans l’équilibre.»

Ce positif, c’est aussi sa famille, sa conjointe, Ann-Sophie, et leur petite fille, Ali-Rose.

«Je ne me rappelle pas m’être senti aussi bien dans ma vie. Même lorsque j’ai été champion canadien de boxe, je n’avais pas un équilibre comme ça. Je suis fier et je suis bien quand j’en parle. Je suis en paix.

Un modèle

Le Québécois de 43 ans essaie maintenant de transmettre son expérience aux plus jeunes. Pas pour la reconnaissance, mais plutôt pour, à sa façon, être le modèle qu’il aurait aimé avoir dans sa jeunesse.

«Quand j’étais jeune, ça me prenait un modèle. Mon père était absent et j’étais un petit métis à Québec. J’ai longtemps eu Mohamed Ali comme modèle et maintenant j’ai aussi ajouté David Goggins. Je ne serai jamais à leur niveau, mais si je peux être un modèle ne serait-ce que pour un ou deux jeunes, c’est tant mieux, ce sera tant mieux. Mais d’abord et avant tout, je veux être un modèle pour ma fille.»

«La boxe m’a construit mais, malheureusement, m’a détruit. Maintenant, je suis redevenu le petit gars enjoué qui aime jouer dehors. Je suis redevenu le vrai Éric.»

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