ATHLÈTE | UN DERNIER TOUR DE PISTE EN TOUTE SÉRÉNITÉ POUR PHILIBERT-THIBOUTOT
Source et crédit photo : LE JOURNAL DE QUÉBEC | AFP | MUNDO SPORT IMAGE| [Extrait] LE JOURNAL DE QUÉBEC, Stéphane Cadorette, 27 mars 2025
Avant d’entamer la dernière étape de leur carrière d’athlète, plusieurs ressentent un vertige quelque peu bouleversant. C’est plutôt dans une belle sérénité que le coureur de Québec Charles Philibert-Thiboutot s’attaque à son dernier tour de piste.
Philibert-Thiboutot était présent à la deuxième édition de l’événement «À table pour les athlètes», un dîner organisé par la Fondation Aléo, au Terminal de croisière de Québec, qui aura permis d’amasser 172 000$. C’est avec une approche toute nouvelle qu’il se lance dans son chant du cygne.
«J’y vais dans la perspective que je veux vraiment avoir du plaisir. Je veux faire des courses qui sont sur ma bucket list», a-t-il indiqué.
Vers les championnats du monde
Avoir du plaisir ne signifie pas pour autant que l’esprit compétitif qui anime le spécialiste du 1500m et du 5000m s’est soudainement éteint.
Le coureur vise une place, idéalement dans les deux disciplines, aux championnats du monde de Tokyo, en septembre. En février, il a établi une marque personnelle et un record québécois sur 5000m (13min10,71s) à la Classique John Thomas Terrier de l’Université de Boston.
«C’est drôle comment la vie est faite. J’ai vraiment tout consacré au sport dans les 10 dernières années et tout ce que je faisais avait pour but d’être la meilleure version de moi-même quand j’allais arriver aux Jeux olympiques ou aux championnats du monde.
«En ce moment, je fais juste arriver à la piste, je m’en fous un peu et j’ai du fun. Juste à faire ça, on dirait que je cours plus vite que je n’ai jamais couru», a-t-il expliqué.
Le fait de se qualifier pour les mondiaux à Tokyo lui permettrait aussi de panser une blessure.
«Comme j’ai raté les Jeux de Tokyo en 2021, j’aimerais retourner dans le même stade et boucler la boucle», a-t-il dit.
En mode transition
Même s’il devait connaître une saison du tonnerre et rééditer ses exploits en piste, Philibert-Thiboutot assure qu’il va passer à autre chose sans regarder en arrière.
«Autant il y a un thrill de courir avec les plus jeunes et d’être compétitif avec eux, autant je sens que j’ai 34 ans. J’ai mal partout chaque fois que je me lève le matin», a raconté le coureur, qui se dit en «phase de transition».
Une fois sa carrière d’athlète terminée, Philibert-Thiboutot aimerait se dénicher un emploi dans le monde du sport, mais l’éventail reste vaste pour l’instant.
«Il y a des émotions mixtes qui viennent avec ça. Je suis fier de tout ce que j’ai accompli durant ma carrière et ce que je fais à partir de maintenant, c’est du bonus. Je suis vraiment à l’aise avec le fait de passer à autre chose après. En ce moment, je savoure chaque moment», a conclu celui qui souhaite terminer sa carrière par un marathon, «comme tout coureur qui se respecte», a-t-il lancé.
Desgagnés fin prêt
De son côté, le complice de Philibert-Thiboutot et ancien coéquipier avec le Rouge et Or, Jean-Simon Desgagnés, se sent aussi d’attaque après un hiver où son chapeau d’étudiant en médecine a quelque peu caché son autre chapeau d’athlète.
«Je suis vers la fin de mes stages avec un hiver académique bien chargé. Les derniers six mois, j’ai été plus étudiant qu’athlète. C’est la troisième année que je fonctionne de cette façon et j’ai confiance que pour moi, c’est la bonne méthode», a dit celui qui vise aussi une place aux mondiaux en 3000m steeple et qui rêve d’un chrono sous la barre des 8min10s.