ÉVÉNEMENT | JOURNÉE TEST POUR BORÉALIS

Source et crédit photo : LA PRESSE | Charles William Pelletier | [Extrait] LA PRESSE, Marek Cauchy-Vaillancourt, 28 août 2025

Un départ aux aurores, une arrivée au crépuscule

(Mont-Tremblant) Pas à pas, les organisateurs de Boréalys préparent la course de l’an prochain. Ils ont mis leur parcours de 80 km à l’épreuve, alors que 14 athlètes ont testé l’itinéraire. La Presse s’est prêtée au jeu en courant les 16 premiers kilomètres avec eux, le 9 août dernier.

La nuit règne sur le village touristique de Tremblant. Les quelques couche-tard toujours éveillés à 3 h 30 du matin ont la surprise de voir une trentaine de lève-tôt, lampe frontale sur la tête et sac de course dans le dos, rempli de gourdes d’eau et de précieuses collations. « Hé, c’est Jay Du Temple ! », lance l’un des fêtards, reconnaissant le célèbre humoriste, désormais adepte chevronné de course à pied de longue distance. Bon joueur, celui-ci (rangée du haut, t-shirt mauve) prend une photo avec le groupe d’amis éméchés.

Quelques minutes plus tard, les organisateurs de la course ont prodigué quelques précieux conseils pour les coureurs, comme de rester autant que possible en binômes, de bien s’hydrater pour contrer la chaleur durant la journée ou de faire attention quelques kilomètres plus loin dans une section avec quelques éboulis.

À 4 h 30 (et 10 secondes !) précisément, le coup de départ pour le 80 km a été donné. Commençant dans le village historique de Mont-Tremblant, les coureurs ont rapidement rejoint leur terrain de prédilection : la forêt. Racines, petites et grosses roches, arbres et rivières les y attendaient, requérant une concentration de tous les instants pour éviter une chute. Près d’une heure et demie après le départ, un lever de soleil sur la rivière du Diable récompensait leurs efforts.

Les ravitaillements sont des moments joyeux pour les coureurs. C’est l’occasion de faire le plein d’énergie, qui permettra d’alimenter leur corps durant les longues montées et descentes qui parsèment le parcours. Au total, les athlètes auront monté et descendu plus de 3500 mètres, en grimpant quatre fois le mont Tremblant. À titre de comparaison, le plus haut sommet du Québec, le mont D’Iberville, dans la chaîne de montagnes des Torngat au Nunavik, culmine à 1652 mètres d’altitude.

Les journées avec peu d’heures de sommeil, l’organisateur de la course Frédéric Ménard en a l’habitude. « Durant un évènement, on peut ne pas dormir pendant 48 heures, on a des courses où les coureurs sont toute la nuit dans le bois, donc il faut s’assurer qu’ils soient en sécurité. Pour nous, aujourd’hui, c’était une grosse nuit de sommeil », nous dit-il. Rappelons que le départ a été donné à 4 h 30 tapantes ! Cette journée de test lui permet d’accumuler les commentaires de la part des athlètes. Une section est-elle trop difficile ? Est-ce que les ravitaillements sont bien placés, en quantité suffisante ? Il n’y a qu’une seule manière de le savoir !

Les coureurs ont pu profiter d’un important couvert d’arbres durant environ 85 % du parcours, selon Geneviève Asselin-Demers, une athlète élite de course de longue distance qui a passé son samedi dans le bois pour tester le parcours. Les arbres sont un « couteau à double tranchant » : s’ils ont pu protéger les coureurs du soleil en cette journée très chaude, ils ont aussi privé les coureurs de plusieurs points de vue.

Geneviève Asselin-Demers, à droite sur la photo, a été la première à terminer le parcours le 9 août vers 16 h 30. Après environ 12 heures de course, quel est son verdict sur le parcours ? « Chose certaine, ça va être une course qui va être considérée comme étant très difficile selon les standards de l’UTMB », nous a-t-elle révélé. Elle a glissé plusieurs commentaires aux organisateurs de la course, comme d’alléger certaines descentes raides, « surtout vers la fin ».

Geneviève Asselin-Demers sait de quoi elle parle : l’ancienne vainqueure du Marathon de Montréal en 2015 ira compétitionner contre les meilleures coureuses de trail aux Championnats mondiaux d’Ultra-Trail en Espagne, en septembre. « La bouffe aux ravitaillements était excellente, par contre, il y avait des sushis ! », lance-t-elle. Les derniers coureurs sont arrivés en fin de soirée.

Ci-dessus notre journaliste, sourire aux lèvres, après s’être prêté à l’exercice et avoir couru les 16 premiers kilomètres de la course. Sera-t-il de la partie l’an prochain ? Une chose est certaine, l’engouement sera au rendez-vous, avec quelques milliers de personnes – dont certaines venues de loin – attendues pour l’évènement en 2026.

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